Critique de film #3 Le complexe du castor!!
Salut à tous mes petits déprimés chéris,
Bon d'accord, vous ne l'êtes mais c'est pas Zorobama qui écrit mais c'est le Castor. Vous voulez voir un film prenant, dramatique, vous faisant réfléchir pendant et après sa visualisation et qui vous fait aussi penser à votre vie en vous disant que vous allez tout faire pour ne jamais vivre cette descente aux enfers que subit Walter en vous faisant positiver ou en vous infligeant une introspection alors ce film est vraiment fait pour vous. On est d'accord que vu comme ça, il est mieux de faire la critique complète que de vous en proposer de simples morceaux de celle-ci
D'abord, commençons par la traditionnelle fiche technique du film:
Titre original: The Beaver
Titre français: Le complexe du castor
Réalisation: Jodie Foster
Scénario: Kyle Killen
Sociétés de production: Summit Entertainment, Participant Media Anonymus Content et Imagenation Abu Dhabi FZ
Budget: Environ 21 millions de dollars US
Pays et langue d'origine: Etats-Unis. Anglais
Genre: Comédie dramatique
Durée: 91 minutes
Dates de sortie: Etats-Unis: 6 mai 2011 (limité) puis le 20 mai 2011
France: 25 mai 2011
Pas de classification mais je pense que certains scènes pourraient être traumatisantes donc je dirais Déconseillé aux moins de 10 ans. Après, pour la compréhension du film, il n'y pas vraiment d'âge en tant que film mais si on le prend en tant que phénomène de société ou en analysant avec un point de vue psychologique (N'en déplaise à notre ami Tom Cruise qui déteste cette science), il est préférable d'avoir au moins 15 ou 16 ans pour saisir les enjeux du film.
Désormais, on peut parler de la distribution du film:
Mel Gibson: Walter Black
Jodie Foster: Meredith Black
Anton Yelchin: Anton Black
Riley Thomas Stewart: Henry Black
Jennifer Lawrence: Norah
Zachary Booth: Jared
Kelly Coffield Park: la mère de Norah
Cherry Jones: la vice-présidente de la société
Michael Rivera: Hector
Jon Stewart: lui-même
Matt Lauer: lui-même
Terry Gross: elle-même
Et, maintenant, on finit notre ascension avec la partie que vous attendez tous, la critique: Attention, elle contient quelques spoilers!!
D'abord, petit rappel de l'histoire, Walter Black est un homme complètement détruit et déprimé par la vie qu'il mène en s'éloignant peu à peu de ses proches. Afin de protéger leurs enfants, sa femme Meredith le chasse de la maison mais alors qu'il se débarrasse d'affaires, il tombe, par hasard, sur un castor en peluche dans une poubelle. Cette peluche va lui suivre de traitement thérapeutique en devenant une personnalité à part entière qui est censé le délivrer du mal de vivre dont il souffre. Walter va parvenir à remonter la pente jusqu'au jour où il s'aperçoit que c'est impossible pour lui de vivre sa propre vie sans vivre celle du castor qui est là pour le soutenir.
Je vais commencer par le point négatif du film qui est le fait qu'il n'y a pas vraiment de classification. Certaines scènes peuvent être choquantes pour certaines personnes notamment celle qui survient vers la fin où Walter décide de se débarrasser du castor en se tranchant la main (scène non montré bien sûr) mais où on le voit, par la suite, découvert par son fils et emmené à l'hôpital, plein de sang afin de se faire opérer ou encore celles où il décide de se suicider en se pendant avec sa cravate sur la tringle de la baignoire même si elle est désamorcée par le décrochage de la tringle du mur pouvant faire sourire mais qui le pousse à essayer de sauter dans le vide ou encore celle où Walter se bat contre lui-même ou plutôt le castor après avoir appelé sa femme pour la prévenir que son état de santé empirait et qu'il lui était vital d'être séparé de son castor. Mais on reviendra dessus plus tard. Donc le seul point négatif est que ce film n'est pas à montrer à tout le monde et je préfère prévenir avant que vous le regardiez. Je n'ai pas vraiment envie de vous conseiller une œuvre si vous êtes facile choquable.
Maintenant, on passe aux points positifs alors, déjà, le premier est Mel ****ing Gibson. Sérieusement, ce mec est juste mon acteur préféré donc je risque de faire d'autres critiques de films dans lesquels il a joué. On l'a déjà vu camper un personnage relativement dépressif comme Martin Riggs dans le premier opus de l'Arme Fatale puisque cela s'atténue dans les autres opus de la sage mais alors, là, bordel, c'est Martin Riggs puissance 1000 tellement le mec n'arrive plus à joindre les deux bouts. En voyant son interprétation, j'ai pris une grande claque tellement je l'ai trouvé bon, comment il arrive à créer une certaine compréhension avec le spectateur, à nous captiver pour savoir comment il va s'en sortir mais aussi il va parvenir à retrouver sa famille afin de pouvoir vivre normalement. Mel Gibson joue à la perfection Walter ainsi que le castor avec une prestation lui étant propre et incroyablement géniale. L'acteur parvient à rendre le castor "vivant" en la rendant doué de sentiments mais aussi inquiétante en plus du fait que son design et la façon dont elle est, parfois, filmée, arrivent à nous faire penser que la peluche est vivante et n'a pas besoin que de Mel Gibson que pour s'exprimer. A savoir, qu'au départ, le rôle de Walter Black a été proposé à Jim Carrey et Steve Carrell même si ce sont des acteurs que j'apprécie, je n'arrive pas à les voir dans ce rôle même si ils auraient sûrement été trop bons puisque chacun a déjà joué dans des rôles dans des comédies dramatiques.
La réalisation et l'interprétation de Jodie Foster est vraiment formidable. Elle a su nous montrer toute l'émotion que doit vivre une famille dont un des membres souffrent de dépression en nous montrant comment chaque membre de sa famille le vivait et comment un parent va protéger ses enfants du parent malade afin de les aider à s'épanouir tout de même. On voit que le premier fils Anton avait, pour idole, son père jusqu'au jour où il tomba malade car, dès lors, il décide de noter toutes les manies que possède son père afin de ne pas les reproduire et ne pas finir comme lui. Malheureusement, il va se mettre à faire des erreurs en tombant peu à peu, lui aussi, dans la dépression en se refusant, en premier lieu (le déni), qu'il n'est pas comme son père,puis, viendra la colère, notamment avec les scènes où il se frappe la tête sur son mur, la phase marchandages est présente lorsqu'il essaie de défaire son père de sa marionnette ou si on l'applique au fait qu'il demande de l'argent à certains étudiants pour rédiger certains devoirs à leur place, ensuite, vient la dépression où Anton ne bouge plus de son lit en devenant finalement comme son père et, pour terminer, l'acceptation où il accepte d'être comme son père en se confrontant à lui pendant son séjour à l'hôpital en lui disant qu'étant petit, il admirait son père en voulant être comme lui jusqu'à sa maladie. On voit qu'il a compris et pardonné à Walter. Tout ce cheminement pour montrer que, dans ce cas présent, Anton a procédé au deuil de ce qu'il considérait comme son père en faisant tout pour l'oublier et parvenir à suivre son propre chemin en passant les cinq phases du deuil qui sont le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation. Le second fils Henry subit cela très mal puisque, malgré son jeune âge, il est relativement touché par le fait que ses parents n'arrivent plus à s'entendre ou encore qu'il lui est impossible de faire des activités avec son père mais aussi en étant le souffre-douleur de son école. Cependant, pendant la phase du castor, le petit garçon va se montrer relativement joyeux en dialoguant beaucoup avec le castor puisqu'il peut enfin passer du temps avec Walter en faisant des activités comme créer de petites boîtes en bois ou pouvoir être bordé par son père. Sa femme Meredith, quant à elle, est celle qui subit la souffrance de tout le monde en plus de la sienne car elle doit soutenir son mari tout en parvenant à protéger ses enfants et rester forte dans cette situation. C'est pour cela qu'elle est extrêmement triste quand elle veut aller dîner avec son mari mais sans le castor afin de pouvoir profiter de ses retrouvailles. On pourrait se dire qu'elle ne comprend pas la situation quand Walter refuse mais il faut, cependant, être compatissant avec elle car on voit très bien que c'est elle qui a souffert et souffre le plus de cette situation. Jodie Foster joue très bien ce rôle en se montrant extrêmement attachante dans ce femme forte mais, en même temps, meurtrie par la vie.
On assiste également à une autre dépression venant de Norah qui se rapprochera d'Anton. Alors que tout lui réussit, on apprend qu'elle est constamment sous pression par une mère extrêmement sévère depuis la mort de son frère Jared. Le truc est que j'ai pas vraiment saisi si c'est le même Jared que l'on voit au début ou non puisque Norah peint pour oublier sa tristesse mais aussi a réalisé de nombreux graffitis lui valent des allers et venues au poste de police. On voit qu'Anton essaie de la guérir elle aussi en la remettant dans cet art. Ici, il est question de faire face à un décès et à la dépression en s'adonnant aux arts afin de ne pas y penser tandis que, pour la mère, elle décide de rejeter toutes les ambitions qu'elle portait pour son fils sur sa fille en devenant encore plus sévère en ce qui concerne sa réussite. Mais, bon, j'ai pas vraiment suivi cette histoire puisqu'elle est un peu sommaire et, franchement, on s'en fout un peu pour l'histoire de Walter Black mis à part que l'on voit son fils essayait de faire preuve de compassion comprenant ce qu'est la dépression sans vraiment avouer que son père en est atteint.
On voit aussi une troisième approche de la dépression par les personnages extérieurs hors du cercle familial, celui que j'appellerai de l'observateur lambda. Je me range dans le premier puisque l'histoire est faite pour vivre la vie de la famille de l'intérieur comme si on faisait parti de celle-ci. Elle est matérialisée les trois interventions du castor où il nous fait un topo sur la vie de Walter Black et de l'image qu'il rejette aux gens. On a aussi le regard de Norah ou des camarades de classe d'Henry qui en font parti puisque le premier juge les membres de la famille en stipulant qu'ils sont tous tarés simplement parce-que la maladie du père joue sur le reste de la famille et généralise cela. Techniquement, quand quelqu'un est malade psychologiquement dans une famille, les autres membres le sont aussi en vivant avec cela mais ils n'ont pas la maladie du concerné car ceux-ci souffrent d'un mal être vis-à-vis du concerné et, non, à cause d'une maladie touchant leur propre personne. Le second montre la méchanceté dont peuvent faire preuve les personnes vis-à-vis des maladies mentales en se moquant des proches de la personne concernée. Je pense que les enfants sont utilisés, dans ce cas, afin d'en atténuer les propos en se disant que ce sont des paroles d'enfants et qu'ils répètent ce qui se dit à la maison. Cela montre quand même la méchanceté présente chez les enfants et si on transpose cette situation sur des adultes, les propos peuvent vraiment être violentes puisque ici les personnes les prononçant sont relativement conscientes de leurs paroles.
Certaines scènes m'ont vraiment surpris surtout celles survenant avant que Walter ne se coupe la main pour se débarrasser de son nouveau. On nous montre très bien par là qu'il faut faire attention quand on veut se guérir d'un mal en trouvant une autre alternative puisque celle-ci peut provoquer d'autres dégâts ou sacrifices comme, ici, la main. Walter développe, en quelque sorte, un dédoublement de personnalité avec le développement du syndrome de la main étrangère remplacée par la présence du castor. Ce syndrome est un trouble neurologique qui provoque des mouvements incontrôlables de la main comme si elle était dirigée par une volonté externe.
J'ai vraiment eu peur que la fin se termine vraiment très mal pour le personnage puisque je me suis attaché à lui mais la conclusion est clairement au niveau des attentes que l'on se fait durant le film en finissant de la façon dont on espère qu'il va se terminer tout en pensant à un retournement de situation à la dernière minute.
J'espère que cette critique vous plaira et vous poussera à voir ou revoir le film mais aussi que je n'aurai pas trop été brouillon dans mes explications sur l'interprétation que je me suis fait du film.
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